Notre jardin éphémère est réalisé à l'occasion du printemps des jardins de la vile du Rheu. Notre projet illustre le jardin d'un particulier qui serait un grand fan d'un jeu, ici le Bamboleo. C'est un jeu d'équilibre dont le but est de faire tomber les pièces dans un ordre précis du plateau. C'est pourquoi, notre jardin reprend le thème de l'équilibre mais d'une manière plus générale. Nous y trouvons des déséquilibres, de l'instabilité, des défis contre la pesanteur, des contrastes... Il est nommé « L'équilibre instable ».
On peut y voir une terrasse flottante en octogone, reliée à la terre par une poutre suspendue. Derrière cette terrasse, on voit un alignement d'arbre suspendus (racines en l'air et houppiers en bas). A cet endroit, ils se reflètent dans l'eau. Leurs reflets sont donc dans le bon sens. La terrasse paraît stable mais comme la partie extérieure est fixée par des pilotis, on se retrouve déséquilibré par la plaque centrale flottante instable. La poutre suspendue est stable elle aussi mais c'est nous qui serions instable si nous avions à marcher dessus. Quant aux arbres, ils jouent un jeu d'équilibre avec leurs reflets.
En face de la poutre suspendue, le cheminement continue sous forme de poutre qui enjambe les méandres du ruisseau. Elle est interrompue à un moment et reprend plus loin. Elle aussi est très stable mais lorsque nous avons à nous déplacer dessus, notre équilibre en devient instable.
Lorsque la poutre s’interrompt, nous sommes arrivés devant le symbole du yin et du yang représentant l'équilibre entre le bien et le mal. Et tout le monde sait à quel point cet équilibre est fragile et instable. La dernière ligne droite de la poutre se trouve en face d'un hamac derrière lequel des lanternes japonaises sont suspendues. Elles rappellent un côté asiatique et sont régulièrement déséquilibrées par le vent. Dans un hamac on est à la fois en équilibre et à la fois stable (surtout une fois installé dedans).
L'eau est présente dans notre jardin, elle représente la gravité, élément principal du déséquilibre : elle part d'une rocaille située sur le point le plus haut du terrain puis se sépare au niveau du shishi odoshi (fontaine à balancier) en deux bras qui s'écoulent, aidés par la pente, jusqu’à la terrasse flottante. A l'endroit où le petit ruisseau devient une mare, on retrouve un rappel de la rocaille surmontée d'un shishi odoshi. Derrière cette rocaille, on distingue un ponton montant vers le vide dans un objectif incertain et de ce fait instable. Quant au ponton à proprement parler, il est plutôt bien équilibré.
A droite du ponton se dresse un mur végétal. La verticalité de cette structure nous force à déjouer la gravité en maintenant l'équilibre entre l'accroche du végétal dans le mur et les forces qui l'attirent vers le bas.
Pour finir, on trouve sur la pente, entre les méandres du ruisseau, quelques bonzaïs qui rappellent un côté asiatique et qui jouent un rôle de déséquilibre du fait de leur petite taille par rapport à leur apparence (qui n'est pas juste une apparence) d'arbre âgé. Parmi ces bonzaïs, nous pouvons voir des fleurs bleues en grappe, des muscaris. Elles sont accompagnées de fougères. Ces deux plantes renforcent l’effet de déséquilibre en accompagnant les bonzaïs.
Notre projet représente l'équilibre en général. Il est unique en son genre car on ne pourrait voir ça dans un aménagement normal. Il n'empêche qu'il est harmonieux et joli à regarder. Bref il est bien équilibré.
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